Paul PERSONNE: Lost in Paris Blues Band (2016)

Titles:

Downtown
Fire Down Below
Little Red Rooster
I Don’t Need No Doctor
One Good Man
Tell Me
You Are Killing My Love
It’s All Over Now
Trouble No More
Evil Gal Blues
I Can’t Hold Out
Watching The River Flow
Drifting Blues (Acoustic Version)

A l’automne 2015, un vaste projet « Autour de la guitare » tourne en France dans les Zenith, Vingt-deux concerts sont prévus avec une dizaine d’artistes dont Johnny Clegg, Larry Carlton, Christopher Cross, Paul Personne…. Les salles sont loin d’être remplies et les attentats de novembre entraînent l’annulation de plusieurs dates. Les musiciens américains sont alors bloqués à Paris dans leurs hôtels sans occupation. L’épouse de Paul Personne trouve alors une excellente idée. Louer un studio et enregistrer quelques vieux blues. Paul obtient rapidement l’accord de John Jorgenson, (guitariste d’Elton John et de Bob Dylan), Robben Ford, Ron « Bumblefoot » Thal (qui a remplacé Slash et Buckethead dans Guns N’ Roses). Berverly Jo Scott arrive de Belgique pour donner un coup de main et la section rythmique est assurée par le bassiste Kevin Reveyrand et le batteur Francis Arnaud qui ont accompagné des tas de chanteurs français. Le résultat est toutefois assez mitigé.

Paul Personne chante les paroles en anglais et on sent immédiatement qu’il n’a pas l’habitude (tous ses albums sont chantés en français). Il éprouve des difficultés à placer sa voix et à la faire swinguer. De même les chœurs de John Jorgenson et Ron Thal ne sont pas toujours au top. Enfin on ressent assez fortement le manque de préparation, le côté brut de décoffrage, l’absence de répétitions. Pas évident de trouver une cohésion en quelques heures même sur des standards archi-connus. Heureusement, Beverly Jo Scott est là et sa voix, toujours superbe, est un vrai régal. Elle a consacré un de ses spectacles à la grande Janis, aussi « One Good Man » est superbe, et sur « Fire Down Below » elle explose carrément le pauvre Paul qui chante avec elle. Et pour « Evil Gal Blues » elle trouve des accents à la Billie Holiday dans son interprétation. Les guitares sont bien sur les reines de la fête avec des superbes solos. Robben Ford est époustouflant sur le morceau de Janis, Ron Thal sonne bien et original sur « Little Red Rooster », un morceau pourtant ultra connu et les guitares des trois compères se mélangent habilement avec l’orgue de John Jorgenson dans « Downtown ». Il ne faut pas se plaindre de ce genre de rencontre, de ces musiciens qui entrent en studio pour le plaisir de jouer sans arrière-pensée commerciale, avec juste l’envie de passer un bon moment. Et c’est à la guitare acoustique sur « Drifting Blues » qu’il conclut avec talent l’album

Michel Bertelle